Etude de milieu

=> Selon le sociologue A. Nison (1975) :

« L’enquête de milieu, de quoi s’agit-il ? Pour s’en faire une idée, il suffit de prendre en compte ce qu’inclut la notion de milieu, initialement héritée de la biologie et mise à l’honneur par la géographie humaine. Milieu voulant dire « ensemble des conditions dans lesquelles vit et se développe un organisme vivant », il reste simplement à se convaincre que toute réalité qui bouge est un « organisme vivant » pour que du même coup cette notion devienne opératoire et qu’un cheminement méthodologique s’impose qui consiste à faire le tour de tous les conditionnements qui affectent ces êtres vivants que sont les groupes, les villes, les régions. »

Source : NISON A., Travail social et méthodes d’enquête sociologique, Paris, Les éditions E.S.F, 1975 (coll. Pratiques sociales), pp. 33-34.

=> Selon Cristina De Robertis (1987) :

« L’« étude du milieu » - pour employer le vocabulaire de l’école de Chicago – ou l’« étude de communauté » - pour employer le vocabulaire de la sociologie culturaliste, implique pour les travailleurs sociaux, un élargissement de leur regard. Ils ne se fixent plus sur les « problèmes » qu’ils rencontrent, ils n’analysent pas leur « clientèle », ils n’étudient pas les « besoins » d’une population. Ils analysent le contexte global – un terrain – dans lequel surgissent les « problèmes », « les besoins », dans lequel sont intégrés leurs « clients ». L’étude de milieu implique donc une rupture, un éloignement de la pratique quotidienne, un « oubli » volontaire des mandats – implicites ou explicites – qui conditionnent l’intervention des travailleurs sociaux. Si l’objectif final des travailleurs sociaux reste de mieux ajuster leur intervention, ils font un détour – plus exactement, ils montent sur un promontoire pour avoir une vue d’ensemble du terrain sur lequel ils interviennent. »

Source : DE ROBERTIS C., L’intervention collective en travail social. L’action auprès des groupes et des communautés, Paris, Le centurion, 1987, p. 113.